La Dépêche du Midi
03.03.2007
L'interdiction de fumer dans les lieux publics sera totale au 1er janvier 2008. Certains commerces sont en sursis pour moins d'un an : les bars à chicha.
Au Chicha Lounge, une dizaine de jeunes sont assis autour dun narguilé, se faisant passer le tuyau pour fumer. On évolue dans un brouillard qui ne semble pas gêner la clientèle.
« Si les gens viennent ici, c'est pour fumer avant tout », explique Amrane, le patron de l'établissement. Et pour la question du personnel, le jeune homme est clair : « C'est pas comme les grands bars, c'est familial. Ça ne nous pose aucun problème de travailler dans ces conditions ».
Une dizaine d'endroits de ce type sont apparus à Toulouse ces dernières années.
Amrane a ouvert il y a à peine 7 mois et ne comprend pas : « On nous laisse ouvrir alors que dans un an on va peut-être mettre la clé sous la porte. C'est dommage de briser les ailes de jeunes qui montent un commerce ». D'autres produits que le narguilé sont évidemment proposés : thé, boissons fraîches ou pâtisseries comme à la Rose des sables. « Mais c'est le narguilé qui fait venir les gens ici », précise Mohamed, affairé derrière son comptoir.
Les consommateurs ne comprennent pas non plus. Vincent aime ces endroits. « C'est sympa de fumer ici, avec un bon thé et quelques potes à côté », explique le jeune homme avant de tirer une bouffée. Et d'ajouter : « Pourquoi empêcher les gens de fumer dans des endroits spécialement conçus pour ça ? » À côté de lui Mélanie ajoute : « Ça ne résoudra pas le problème de santé. Si ça ferme, on fumera chez nous, mais ce sera moins agréable comme cadre. »
Le seul espoir qui reste à ces commerçants, c'est qu'une dérogation leur soit accordée étant donné que leur activité est basée sur la consommation du tabac. « Ça se fait dans d'autres pays », justifie Amrane. Une pétition circule d'ailleurs sur Internet, demandant une exception pour les bars à chicha, afin de « ne pas voir disparaître ces lieux de détente et de convivialité ». Le temps presse, Amrane et Mohamed ont moins d'un an pour espérer une modification éventuelle de la loi.
R.Cazamea