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mercredi 18 avril 2007

Arrêter de Fumer : La cigarette en vente libre - en pharmacie

Moi qui dénonce l'infantilisation que constitue cette volonté du politique de nous imposer d'être en bonne santé, à travers notamment, l'interdiction de fumer, je ne pensais pas en trouver autant.
Merci donc à EH de Paris pour cette pépite.


Le principe est simple : au lieu d’aller s’acheter des clopes qui rendent malade au bar tabac, on va acheter des clopes qui rendent « sain » à la pharmacie.
Le contenue : une variante pour adulte d’un bonbon à la menthe.
L’innovation : permettre aux utilisateurs de reproduire l’action d’aspiration.

Bref, voila qu’on est en train de nous vendre un pouce à sucer, un doudou en somme, sous des apparences médicalisées.

Tant d’années de civilisation pour en arriver là : institutionnaliser l’enfance perpétuel, établir à jamais la sous-traitance du bonheur des individus aux autorités parentalo – médicalo - politique.

A voir, quoi que j’en pense.

mardi 17 avril 2007

Si il n'y a pas de fumée, Alors il y a moins de fumée - Une étude Irlandaise

Incroyables ! Ils sont trop forts !
Alors voila, on a payé des gens, pour aller boire un verre dans des pubs iralndais, en Irlande, et pour vérifier qu'il y a beaucoup moins de fumée de tabac dans l'aire depuis qu'il y est interdit de fumer.
Je trouve hallucinant que LeMonde.fr publie une telle idiotie.
La grande nouvelle: si personne ne fume, il y a nettement mois de fumée dans l'air !
La médicalisation de toute notre société nous fait perdre un peu le sens de la réalité non ?


Irlande: l'interdiction de fumer a fait baisser la pollution dans les pubs (étude)
Le Monde.fr 16.04.07


L'interdiction de fumer dans les lieux publics imposée en Irlande depuis mars 2004 s'est traduite par une baisse de 83% de la pollution de l'air dans les pubs, améliorant ainsi la santé des employés, a conclu lundi une étude scientifique.

Cette recherche, menée par l'American Journal of Respiratory and Critical Care Medicine, a porté sur 81 barmen de 42 pubs de Dublin avant et après la mise en place de l'interdiction.

Elle a noté une diminution de 83% de la pollution, de 80% de la production d'agents cancérigènes comme le benzène et de 79% du monoxyde de carbone exhalé.

"Une interdiction complète de fumer sur les lieux de travail débouche sur une réduction significative de la pollution de l'air dans les pubs et une amélioration de la santé respiratoire des barmen", affirme cette étude.

L'Irlande a été le premier pays européen à interdire totalement le tabac dans les lieux publics, en mars 2004.

Le tabac fait environ 6.000 morts chaque année en Irlande, pour une population d'un peu plus de 3,7 millions d'habitants.

mercredi 11 avril 2007

Un blogger: "J'arrete le Champix"

Il est inquiétant que ces effets secondaires ne soient médiatisés qu'à présent, alors que ce médicament a bénéficié d'une couverture pub digne d'un remède miracle.

En somme, vaincre la molécule nicotine, par une autre molécule, n'est il pas un mirage de plus. Ne sommes nous pas, encore fois, amenés à sous raiter notre bonheur à la puissance politique paternalisante. Encore plus d'infantilisation, toujours...

IMPORTANT : NOTE DU DIFFUSEUR

La personne responsable du blog où se trouve cette info m'a contacté.
Il m'apprend qu'après avoir contacté l'internaute, le témoins, il considère ce témoignage avec beaucoup de méfiance.
Mes commentaires, je les maintiens, ils ne semblent pas être contredits par cette note.


Un message transmis au Blog unairneuf.org. Publié le 15/03/07.

A lire.

J'arrête le Champix

[Témoignage de ST reçu par email hier soir]

J'ai lu quelques uns de vos articles autour de l'arrêt tabac. J'ai pensé qu'éventuellement mon témoignage à propos du Champix pourrait vous intéresser. Si ce n'est pas le cas, je vous prie de bien vouloir m'excuser du dérangement.

Je prends les pilules Champix depuis 25 jours, j'ai arrêté de fumer il y a exactement 17 jours (pas une seule cigarette depuis). Mes résultats, loin de toute chapelle ou dogme :

Il y a beaucoup d'effets secondaires. Dès le début, j'ai ressenti des fortes nausées (nausées qui présentent au moins l'avantage d'être dissuasives pour la boulimie compensatrice), une alternance diarrhée-constipation (désolée pour les charmants détails, mais c'est du vécu comme je l'ai dit). Des vertiges de temps à autres, une fatigue intense par intermittence et depuis peu des papillons qui dansent devant les yeux (petites lumières argentées) et un genre de somnolence-perte de vigilance et perte de concentration qui m'a coûté un accrochage en voiture.

Par là-dessus j'ai depuis peu des accès de déprime intenses mais ça honnêtement je ne sais si je dois l'imputer à Champix ou au sevrage en lui-même.

Mes conclusions :

J'arrête le Champix car :

- Soit tous ces symptômes sont imputables au sevrage et dans ce cas Champix ne m'est d'aucune aide (je le sais d'autant plus que je peux comparer ayant arrêté il y a quelques années sans aide aucune avec un résultat au moins égal), donc ça c'est l'option moindre mal : il est inefficace hormis l'effet placebo.

- Soit ces effets secondaires sont imputables à Champix et dans ce cas c'est pire que tout car non seulement il n'aide pas mais en plus c'est un poids et une gêne.

Voici mon expérience personnelle du Champix au jour 25 de la prise de pilule.

mardi 10 avril 2007

Interdiction de Fumer: Alain Gérard Slama répond

Je partage avec Alain Gérard Slama beaucoup de point de vues.
Celui sur la cigarette s'ajoute donc.
C'est exactement ces raisons qui motivent mon blog.

Merci à lui, donc !


D'ALAIN-GÉRARD SLAMA.
Le Figaro le 02 février 2007


Quand fumer devient un délit

Qu'il faille lutter contre l'abus du tabac, c'est l'évidence. Cet abus a brisé assez de bonheurs et de destins. Qu'il faille lutter contre le simple usage du tabac chez les jeunes n'est pas moins nécessaire. C'est beaucoup plus discutable en ce qui concerne les adultes, sauf à considérer ceux-ci comme des mineurs. La principale difficulté vient du «tabagisme passif», dont les méfaits sont démontrés chez le nourrisson, l'enfant et l'adolescent, et qui peut provoquer des troubles cardiaques et respiratoires chez les adultes en cas d'exposition régulière et prolongée.

Bien que difficiles à distinguer des effets des pollutions ordinaires, ces données doivent être prises en compte. Elles l'ont été, il y a quinze ans, par les lois Evin. Or voici que, sous la pression des associations des droits des non-fumeurs, ces lois viennent d'être jugées insuffisantes. Le gouvernement s'est laissé entraîner à un nouveau texte d'interdiction aggravée, tandis que les fumeurs font l'objet, dans les médias, d'une campagne de propagande d'un infantilisme affligeant. Bien entendu, le décret du 16 novembre 2006 entré en vigueur depuis le 1er février n'a pas tout faux. L'interdiction de fumer dans les moyens de transport collectif se justifie dans les cabines et les wagons, beaucoup moins dans les gares. La proscription du tabac dans les cours de récréation et les lieux d'hébergement des mineurs aurait dû intervenir depuis longtemps. Mais le premier alinéa du décret, interdisant de fumer
«dans tous les lieux fermés et couverts qui accueillent du public ou qui constituent des lieux de travail», étend de façon abusive des contraintes qui, admissibles dans l'espace public où l'Etat doit donner l'exemple, ne le sont pas dans l'espace privé. Il aurait été normal que les dirigeants des entreprises, restaurants, cafés ou hôtels soient invités à négocier des accords avec leur personnel, sous le contrôle des inspecteurs du travail. A défaut, l'interdiction générale, sous réserve de l'installation de locaux d'une étanchéité draconienne, aura pour effet d'écarter de l'embauche ceux qui auront l'imprudence d'avouer que la cigarette fait partie des aménités de leur vie.

Bref, fumer est devenu un délit. Loin de constituer un progrès, le nouveau texte consacre une succession d'échecs : échec de l'éducateur, du médecin ; échec du législateur entraîné dans une fuite en avant. La vigilance des règles préventives, destinées à encadrer un ordre sans conflit, ne laisse plus la moindre place à l'apprentissage des codes de civilité. L'exercice de la liberté doit s'arrêter là où il nuit à autrui, mais la vie en commun exige aussi de chacun qu'il consente à payer sa part de la liberté des autres. Apparemment, aux yeux du plus grand nombre, la liberté ne vaut plus un sou, et l'argument du coût de la Sécurité sociale, qui pourrait être corrigé par l'assurance, est devenu dirimant.

Avec pour idéal zéro risque, zéro tolérance et zéro responsabilité, les idéologues du droit opposable à l'air pur nous préparent un monde irrespirable.

samedi 7 avril 2007

Fumer rend improductif - From the US

Et les gens qui prennent un dessert en déjeunant sont probablement moins productifs ?
Et ceux qui ont plus de 55 ans, perdent plus de temps dans les escaliers ?
Et ceux qui sont gros, vont moins vite d'un bureau à un autre, et font perdre du temps donc de l'argent aux entreprises ?

La grande nouvelle ! Entendes bien, on ne s’en doutait pas : Fumer rend malade ! Fumer fait perdre du temps !
En voila un résultat qui nécessitait des études scientifiques !

Avec des raisonnement comme ceux ci, on n’a pas fini de discriminer sur n'importe quel critères. C'est terrifiant en fait.


Merci à SCS pour m'avoir fait parvenir cet article paru sur Bloomberg.com le 29 mars 2007


Smokers Take More Sick Leave, Make Poorer Workers

By Etain Lavelle

March 29 (Bloomberg) -- Smokers take an additional eight days of sick leave a year and are more likely to perform poorly in the workplace compared with non-smokers, according to two new studies published today.

Smokers in Sweden took extra days off sick compared with their non-smoking colleagues, researchers at the Free University of Amsterdam said. A separate analysis of the career progression of women entering the U.S. Navy found tobacco users performed worse than non-smokers.

Tobacco is the second major cause of death in the world, claiming one in 10 adults, and the fourth-most-common risk factor for disease, according to the World Health Organization in Geneva. People who smoke tend to choose riskier jobs and have poorer health, researchers said.

``Cigarette smoking might simply be a marker for other underlying factors such as non-conformity and high risk-taking, that contribute to poorer performance,'' San Diego State University researcher Terry Conway wrote in an article in the U.K. journal Tobacco Control.

In the Swedish study, Petter Lundborg and colleagues analyzed national data on sickness absence in 14,000 workers between 1988 and 1991. Smokers took an extra 11 days off compared to non-smokers, which was adjusted to eight days to account for the nature of their jobs and underlying health.

Sick Days

Smokers took an average of 34 sick days a year, compared with 20 days taken by those that never smoked, and 25 days taken by former smokers. At an average of 25 days a year, Sweden's sickness-absence rate is the highest of all countries in the Organization for Economic Cooperation and Development. The U.S. average is nine days.

``The results suggest that policies that reduce and/or prevent smoking may also reduce the number of days of sick leave,'' Lundborg and colleagues wrote in Tobacco Control.

Countries across the European Union have banned smoking in public places, including Ireland, Italy, Malta, Spain and Norway. A ban will be in place across the U.K. starting in July after England, Wales and Northern Ireland join Scotland, which barred the practice last year.

Lundborg recommends further research into the correlation between sick leave and smoking, as factors other than tobacco use may play a part in the absences.

In the U.S. Navy study, researchers reviewed the career progression of almost 5,500 women entering the U.S. Navy between 1996 and 1997, Conway said.

The smokers were more likely to be discharged for medical reasons, bad behavior, misconduct, drug misuse and personality disorders, compared to non-smokers. They were also more likely to leave before they had served their full term and be paid less.

The study was supported by the U.S. Department of Defense. There are currently around 59,000 women serving in the U.S. Navy.

Tobacco Control is produced by the BMJ Publishing Group Ltd., an arm of the British Medical Association. The association has no control over the journal's editorial policy or content.

To contact the reporter on this story: Etain Lavelle in London at at elavelle1@bloomberg.net

Last Updated: March 29, 2007 10:19 EDT

jeudi 8 mars 2007

Retraité: Droit de Fumer dans sa chambre

Interdiction de fumer dans les lieux publics mais autorisation dans les chambres en maison de retraite

A compter d'aujourd'hui 1er février, selon le décret publié le 16 novembre 2006, il est désormais interdit de fumer dans tous les lieux publics, toutefois le ministre de la Santé Xavier Bertrand autorise les résidents en maison de retraite à continuer à fumer dans leur chambre uniquement.

Ca y est ! C'est fini. Il n'est désormais plus possible de fumer dans les lieux publics. Certes, les cafés, bars-tabacs, restaurants, discothèques, casinos, bénéficient d'un délai supplémentaire, jusqu'au 1er janvier 2008, mais pour le reste c'est terminé. Pourtant, comme chacun le sait, toute règle a ses exceptions.

Ainsi, le ministre de la Santé (ancien fumeur) indiquait en novembre dernier que les substituts de domicile, à savoir les chambres des résidents en maison de retraite, les chambres d'hôtels et les cellules de prison ne seraient pas concernées par cette loi.

Comme l'a confirmé à l'époque Xavier Bertrand, les personnes âgées vivant dans une maison de retraite pourront donc continuer à fumer dans leur espace privé, c'est à dire dans leur chambre uniquement –ou à l'air libre- et non dans les espaces communs. Et de bien préciser qu'il s'agit bien là, d'une décision nationale et non d'une possibilité laissée à l'appréciation des seuls directeurs.

En revanche, pour des raisons évidentes de sécurité (risque d'incendie), les résidants ne doivent pas fumer dans leur lit. « Jusqu'à présent, nous vivions dans une situation de tolérance. Les résidants fumaient dans la cafétéria, les couloirs et les chambres, explique un directeur de maison de retraite d'un article du Figaro. Nous les incitions à fumer dans les salles communes pour éviter les accidents. Car il y a toujours un risque. » .../...

L'Association des directeurs d'établissements pour personnes âgées (Adehpa) se dit satisfaite de cette position qui respecte les droits des personnes âgées. En octobre dernier, cette structure avait demandé « que la future interdiction de fumer ne concerne pas les chambres des maisons de retraite qui doivent être considérées comme des espaces privatifs ». Elle soulignait également à l'époque « qu'en terme de santé publique, il était difficile d'expliquer à un fumeur de 90 ans qu'il devait renoncer à la cigarette pour son bien, ce qui d'ailleurs se révèlerait totalement inefficace »

Ainsi, suite au décret du 16 novembre, l'Adehpa confirme dans un communiqué avoir donné son accord sur la non installation d'espaces fumeurs dans les établissements et estime qu'un équilibre a été trouvé entre droits et obligations des personnes âgées, d'une part, et sécurité et liberté, d'autre part.

A partir du mois de mars prochain, un baromètre mensuel mesurera les effets sur la santé de l'interdiction de fumer basé sur le modèle de ce a déjà été fait en matière de sécurité routière.

mercredi 21 février 2007

Sarkozy et la Clop

Nicolas Sarkozy,
Le 27 juin 2006
Convention pour la France d'après
Santé: Prenons soin de l'avenir


mardi 20 février 2007

Un blogger test le Champix

Une initiative intéressante.

GuiM
publie sur son blog le suivi de son traitement au Champix.
Ca vaut le coup de souris !

Bulletin de santé - Champix - Jour 5

Je dois avouer que le passage d'un seul cachet de 0,5 mg à deux cachets par jour fait bien sentir la différence.

Petit stress, limite des nausées, pas eu faim de la journée, mais c'est tout à fait supportable. Je crois en revanche qu'on peut me dire “de mauvaise humeur” voir “un peu irrité” pour la journée........

jeudi 8 février 2007

Le Champix, nouvelle arme antitabac, arrive chez nous

Pfizer lance son nouveau médicament, sept mois après avoir cédé Nicorette à Johnson & Johnson.

LUNDI prochain, soit à peine plus de dix jours après l'interdiction de fumer dans les lieux publics, le nouveau médicament des laboratoires Pfizer sera commercialisé en France. Il s'agit d'un comprimé contenant un principe actif appelé varénicline dont la particularité est de limiter l'envie de fumer. « Il est évident que ce produit vient à point, c'est une opportunité pour nous », confie au Figaro le PDG de Pfizer France, Louis Couillard.
Opportunité, le mot est faible. Dans un pays qui compte environ 13 millions de fumeurs, l'arrivée de ce nouveau médicament est attendue comme le Messie. Trois mois après l'interdiction de fumer dans les lieux publics, les ventes de substituts nicotiniques avaient augmenté de 53 % en Irlande et de 72 % en Espagne. Nicorette est actuellement la première marque en chiffre d'affaires pour le portefeuille grand public de Pfizer. Elle compte 5 points de parts de marché de plus que son premier concurrent direct, Nicopatch, de Pierre Fabre.
Le succès commercial de ce médicament est d'autant plus attendu que les études menées sont prometteuses : 44 % des fumeurs traités par le Champix pendant 12 semaines, ont stoppé leur tabagisme, contre 18 % avec le placebo et 29 % avec le Zyban, jusqu'à présent seul médicament existant (laboratoires GlaxoSmithKline). Ce qui fait dire au professeur de médecine Gilbert Lagrue que « le Champix est deux fois plus efficace que le Zyban ».
Depuis le 1er février, l'assurance-maladie rembourse les traitements de substitution nicotinique « pour un montant maximum de 50 euros par an et par bénéficiaire ». Ce qui, selon l'organisme, « correspond environ au premier mois de traitement ». Jusqu'à présent, seuls les substituts nicotiniques sous forme de patchs, de gommes, de pastilles ou d'inhalateurs étaient concernés. Selon Louis Couillard, le Champix ferait également partie de la liste. « C'est intéressant pour nous, parce que la diffusion du produit est plus large s'il est remboursé », explique-t-il au Figaro. Les ventes pourraient ainsi être multipliées par deux ou trois. « Avec le remboursement, beaucoup plus de gens vont chercher à se le procurer, confirme Gérard Dubois, professeur de médecine. Même si les prix sont fixés, à la différence des médicaments non remboursés. »
Spéculations autour d'Amboise
Avant son éventuel remboursement, le prix de vente en pharmacie sera libre. Toutefois, le prix du traitement (minimum 12 semaines) sera « moins élevé qu'un paquet de cigarettes par jour », affirme le PDG de Pfizer. Il devrait être facturé autour de 300 euros, voire moins s'il est remboursé. François Dessay, délégué central CFDT Pfizer estime qu'au départ, ce remboursement n'était « pas gagné ». « Si l'on est machiavélique, on peut penser que le remboursement du Champix a été négocié par Pfizer », confie-t-il.
Il faut dire que le contexte n'est pas neutre : le laboratoire américain a en effet annoncé il y a deux semaines, la suppression de 500 postes en France. « On peut faire des efforts pour céder le site d'Amboise (seul centre de R & D, situé en Indre-et-Loire, NDLR) à des repreneurs plutôt que de le fermer ; mais en échange, faites un geste sur le Champix, remboursez-le ! », se hasarde François Dessay. Bernard Poncet, délégué syndical central FO Pfizer, ne partage pas ce point de vue, d'autant plus que, selon lui, « il est peu probable que le site d'Amboise soit sauvé ».

samedi 3 février 2007

Décret antitabac : quel impact pour la santé ?


arie Christine : Pourquoi continuer de vendre du tabac ? L'économie passe-t-elle avant la santé ?

Bertrand Dautzenberg : Non. Les taxes du tabac vont maintenant à plus de 85 % à l'assurance-maladie et les compagnies de tabac sont maintenant des compagnies privées qui sont soumises à la règle générale et dont on espère qu'elles limitent progressivement leur marché.

Françoise : Combien de temps est-il nécessaire pour oublier la cigarette ?

Bertrand Dautzenberg : Parfois, on n'oublie jamais. C'est le cas d'un tiers des fumeurs. Le plus souvent, il faut entre quinze jours et trois mois.

Marsinval : Quelles sont les études scientifiques qui démontrent la nocivité du tabagisme passif : a-t-on démontré une moindre espérance de vie des garcons de café non fumeurs par rapport à une population normale ? ou s'est-on borné à faire respirer de la fumée à des cobayes de laboratoire ?

Bertrand Dautzenberg : Les effets du tabagisme passif sont démontrés par des études cas/témoins. Ces études comparent parmi des personnes atteintes d'une maladie le niveau d'exposition qu'elles ont eu avant. On sait ainsi que le risque d'infarctus est augmenté de 25 % quand on est exposé au tabagisme passif. Il existe des études sur les maladies des garçons de café mais pas sur la mortalité. Il existe en revanche des études sur les employés de casinos en France montrant une diminution importante de l'espérance de vie. Même chez les non-fumeurs.

Alakazan : Si l'on veut sensibiliser les jeunes aux dangers du tabac, pourquoi autoriser à la vente les cigarettes colorées et parfumées soit au chocolat, à la vanille, à la framboise... ?
Bertrand Dautzenberg : Il n'y a pas de base juridique pour interdire ces cigarettes actuellement. Comme les Français ont voté "non" au référendum européen, il est très difficile de prendre des mesures sur la santé au niveau européen mais le ministre de la santé travaille actuellement avec ses collègues sur ce thème.

Nico : Ne pensez-vous pas que la détente que provoquent les anti-stress (tabac, alcool, sucre, etc.) soit nécessaire pour faire face aux stress divers de notre société? Si tel est le cas, ne craignez-vous pas un éventuel report du choix d'une drogue à une autre et du point de vue de la santé, ceci est-il bienfait ? Je pense notamment au fait que ces dernières années le pourcentage de jeunes qui fument est en diminution, mais que l'obésité et la consommation d'alcool chez les jeunes sont en augmentation.

Bertrand Dautzenberg : Chez les jeunes, on a la preuve que la diminution du tabagisme s'accompagne de la diminution de la consommation de cannabis et de celle de l'alcool. Prévenir une addiction ne pousse pas à d'autres addictions mais bien au contraire à prévenir les autres addictions. Il est vrai que la nicotine a un lien avec la dépression mais on ne sait pas si c'est la poule qui fait l'œuf ou l'œuf qui fait la poule.

Carlaty de Trinity : Qu'attendez-vous dans l'avenir de la société ? Est ce-que les gens vont s'arrêter de fumer complètement et est-ce que ça veut dire que moins de gens commenceront à fumer ?

Bertrand Dautzenberg : L'exemple irlandais et italien nous montre que l'interdiction de fumer dans les lieux publics s'accompagne d'une diminution de 6 à 8 % de la consommation du tabac. Mais, bien entendu, la mesure a pour objectif principal la protection des non-fumeurs.

Flo : Peut-on réellement établir des statistiques en matière de santé ?

Bertrand Dautzenberg : Oui. On a la preuve que le tabac provoque des maladies, que l'arrêt du tabac fait diminuer l'incidence de ces maladies. Par exemple, trois fois moins de cancers chez l'homme en Angleterre en vingt ans avec la diminution du tabagisme. On a également la preuve que le tabagisme passif tue et que l'arrêt du tabagisme passif s'accompagne d'une diminution de la mortalité.

Flo : Mais tout interdire rendra-t-il la santé des Français meilleure ? Je ne le pense pas.

Bertrand Dautzenberg : Il ne s'agit pas d'interdire mais d'autoriser les gens à respirer un air pur. Dans un local où il y a une ou deux cigarettes fumées, on dépasse l'alerte à la pollution des rues. Vivre sans tabac est la nature de l'homme. C'est l'industrie du tabac qui a chimiquement modifié le cerveau des adolescents en y créant, par la nicotine introduite, un centre de dépendance qui après, toute la vie, va déterminer le comportement du fumeur aliéné par cette modification chimique du cerveau. Ne pas fumer, c'est être plus libre.

Arana : Je suis frappée par la montée d'intégrisme et d'intolérance face aux fumeurs. Je suis moins même non fumeuse et je trouve qu'il y a dans les prises de position des pouvoirs publics, comme dans celles de beaucoup de non-fumeurs, une attitude très moralisante. C'est vrai qu'il est assez facile d'être d'accord : qui oserait soutenir que la fumée est un bien ? Et le stress, la pollution sonore, celle causée par les 4 X 4 et les voitures en général... Alors cette manière culpabilisante de faire porter la responsabilité de notre échec au bonheur aux fumeurs me laisse songeuse. Pas vous ?

Bertrand Dautzenberg : Les mesures prises ne sont pas des mesures contre les fumeurs ni contre les 4 x 4 mais contre le fait de fumer dans certaines circonstances. La moitié des fumeurs sont d'accord avec cette interdiction. En France, 85 % des fumeurs déclarent vouloir s'arrêter de fumer. Et le feraient probablement s'ils n'étaient pas aliénés par leur dépendance.

Lavenexian : Je n'ai pas tout lu mais je ne comprends pas la différence entre cette loi et la loi Evin qui, elle aussi, interdisait de fumer dans les lieux publics !...

Bertrand Dautzenberg : Le décret Bertrand s'appuie sur la loi Evin et n'est qu'une modification de son décret d'application. Le premier décret d'application était confus, peu clair, et laissait des zones d'ombre. Dans une société française non prête à l'interdiction. Actuellement, ce décret ne fait que prendre acte de la situation majoritaire en France.

Pierre : Finalement, il est meilleur pour nous de marcher dans des émanations d'animaux domestiques, de transports en commun, des pollutions automobiles, de piétiner des chewing-gums pourris...C'est très écologique, je continue à fumer, mais j'ai réduit ma consommation d'électricité de 25 % en cinq ans ! (10 centrales nucléaires en moins). Je n'ai pas de chien, pas de 4 X 4, je ne mange pas de chewing-gum... Quelles solutions proposez-vous pour éliminer la circulation automobile, la consommation de chewing-gum, la possession de chiens ou de chats, de vélomoteurs 130 dB... qui constituent des nuisances insupportables dans la vie quotidienne ?

Bertrand Dautzenberg : Le tabac est une nuisance colossale. Le tabagisme a fait 100 millions de morts au XXe siècle. Les pollutions des boîtes de nuit enfumées sont 20 fois supérieures à celles de la place de la Concorde. On peut ajouter que les chats et les chiens sont victimes du tabagisme passif. Il y a trois fois plus de cancers chez les chats de fumeurs que de non-fumeurs. En fumant dans un 4 x 4, on se pollue infiniment plus que la circulation automobile : deux heures dans les encombrements = une cigarette.

Asdf : Que restera-t-il aux fumeurs quand ils ne pourront plus fumer après le 1er janvier 2008 ?

Bertrand Dautzenberg : Le bonheur d'être non fumeurs ! Le bonheur d'être libérés d'une addiction, de pouvoir garder 5 euros par jour pour partir à deux aux Seychelles à la fin de l'année.

Flo : Le débat aujourd'hui concerne le tabagisme, mais demain ce sera l'alcool puis la mauvaise alimentation, le manque de sport, la conduite trop rapide, que ferons-nous quand nous serons 90 millions de Français ayant une espérance de vie supérieure à 100 ans ?

Bertrand Dautzenberg : Il est vrai que le tabac tue et rend dépendant plus précocément. L'industrie du tabac fait valoir à la République tchèque tout l'avantage de voir mourir les fumeurs à 61 ans pour le régime des retraites. On peut aussi proposer de tuer tous les bébés à la naissance, cela ferait des économies de santé. Vivre sans tabac, c'est vivre plus vieux mais en bonne santé.

Pedro : Comment l'industrie du tabac s'adapte à ces mesures contraignantes ? Est-elle sinistrée dans les pays riches ?
Bertrand Dautzenberg : Les revenus des compagnies de tabac sont supérieurs à ceux de 111 des Etats de la planète. Les revenus de l'industrie du tabac n'ont jamais été aussi élevés qu'en 2006 grâce aux ventes de cigarettes dans les pays du Sud. En France, elle essaie de faire des campagnes bidons pour dire aux jeunes de ne pas fumer. Elle mène également des campagnes pour faire croire que l'interdiction de fumer s'accompagnera d'une baisse de 30 % des revenus des bars et restaurants. Ce chiffre de 30 % revient dans tous les pays du monde et le communiqué est prêt pour février 2008 pour la France.

Abdou : Quelle est l'importance de l'industrie du tabac face aux problèmes de santé liés à la cigarette ?
Bertrand Dautzenberg :
L'industrie du tabac écrit dans ses documents à terme que son métier est de vendre une drogue : la nicotine. Elle écrit également que pour préserver ce marché il est important de rendre les jeunes dépendants car ce sont les clients de demain. Elle manipule également les données scientifiques payant certains chercheurs pour désinformer sur les méfaits du tabac.

Pedro : En gros, ce que vous dites, c'est que la cigarette est l'un des pires polluants, c'est bien ça ? Si cela l'est, pourquoi l'Etat a laissé l'industrie prospérer et laisse encore ce produit nocif courir les rues ?

Bertrand Dautzenberg : La fumée du tabac est le principal polluant à l'intérieur des maisons. En 1991, au moment de la loi Evin, les connaissances que l'on avait sur le tabagisme passif étaient encore incomplètes. Les données sur les effets du tabagisme passif ne sont robustes que depuis une quinzaine d'années. Les bénéfices en terme de santé publique de l'arrêt de l'exposition du tabagisme passif ne sont bien démontrés que depuis trois ou quatre ans. C'est donc l'émergence des données scientifiques qui a conduit le gouvernement à réagir... peut-être avec quelques mois de retard.

Nicolas C. : Le bonheur d'être non fumeur dites-vous. J'ai connu ça pendant deux ans et je suis bien plus heureux aujourd'hui que j'ai repris la cigarette. Avez-vous calculé les dégâts sur la santé psychologique commis par les excès de l'antitabagisme ?

Bertrand Dautzenberg : Il peut y avoir des inconvénients à arrêter de fumer en particulier chez certains déprimés, mais il y a majoritairement des avantages à arrêter de fumer. Même dans les services de psychiatrie, l'interdiction totale de fumer s'accompagne d'une diminution de l'utilisation des neuroleptiques et une diminution des bagarres et conflits. On ne peut pas faire de généralités mais le bénéfice sur la santé psychique est globalement établi.

Abdou : Ne pensez-vous pas qu'il faut maintenant s'attaquer à l'alcool ?
Bertrand Dautzenberg : 90 % de la consommation de cigarettes est le fait de sujets dépendants qui consomment par dépendance et non pas par plaisir. 80 % de l'alcool est consommés par des sujets non dépendants. On a grand espoir d'arriver à une consommation raisonnée d'alcool. Le problème actuel de l'alcool, en particulier chez les jeunes, est celui de la "culture de la cuite" promue par les alcooliers.

Pedro : Est-ce que les jeunes fument toujours autant ou constatez-vous aussi une baisse ?
Bertrand Dautzenberg : Les jeunes ont beaucoup diminué leur consommation en 2003-2004 avec l'augmentation du prix du tabac, la disparition des paquets de dix mais surtout les campagnes montrant que la fumée du tabac est un polluant. Depuis 2005, la consommation est stable voire en légère croissance, soulignant la nécessité d'une nouvelle campagne.

Atijp : Chacun est libre de faire et d'utiliser son argent comme bon lui semble... Non ?
Bertrand Dautzenberg : Le nouveau décret ne vous interdit pas d'acheter vos cigarettes et de fumer. Il réglemente seulement les endroits où vous pouvez fumer afin de ne pas polluer les autres. Ce n'est pas un texte antifumeurs, c'est un texte antifumée dans les lieux clos.

James : La cigarette va donc devenir un "privilège" des pays pauvres et surpeuplés, car les pays riches prennent des mesures pour en limiter l'usage ?
Bertrand Dautzenberg : C'est le fait de toutes les pollutions. Les pays industrialisés se défendent contre ces agressions par les pollutions mais malheureusement envoient leurs industriels et leurs marchands polluer les pays du Sud. La cigarette ne fait pas exception. Malheureusement !

tommy : Que pensez-vous sur le plan éthique de cette (nouvelle) restriction ?

Bertrand Dautzenberg : Ce décret n'est pas une restriction, c'est l'ouverture d'un nouveau droit. Le droit de respirer de l'air pur dans les locaux.

Antony : Mais avec la contrebande et les achats de cigarettes à l'étranger, est-ce que les statistiques ne sont pas faussées ?

Bertrand Dautzenberg : La contrebande reste marginale en France. Les achats transfrontaliers ne sont pas nuls et soulignent la nécessité d'une politique européenne homogène. On a vu avec l'augmentation du prix du tabac en Allemagne disparaître, par exemple, les achats transfrontaliers de l'Alsace et de Lorraine. Mais le Luxembourg, Andorre et l'Espagne posent toujours problème...

Antony : Quels vont être à votre avis les problèmes rencontrés après avoir arrêté de fumer ?

Bertrand Dautzenberg : Lors de l'arrêt du tabac, il peut y avoir quelques problèmes. Il est bon d'en parler ou de consulter son pharmacien, son médecin, voire d'appeler le numéro de téléphone indiqué sur les paquets de cigarettes. Mais une fois qu'on a arrêté, il n'y a que des bénéfices.

Nicolas C. : L'Angleterre du XIXe siècle a lutté contre la drogue de manière bien plus humaine que ce qu'on voit aujourd'hui à l'égard du tabac. Elle a laissé les dépendants continuer à se droguer jusqu'à la fin de leur vie. L'interdiction ne frappait que la vente aux nouveaux clients. Pourquoi ne pas ménager aujourd'hui les vieux dépendants ?

Bertrand Dautzenberg : Les vieux dépendants peuvent fumer chez eux, dehors et peuvent prendre de la nicotine sous forme de substituts quand ils sont dans les locaux non fumeurs. Les substituts nicotiniques ont été inventés à la demande de l'armée suédoise pour les sous-mariniers afin de leur permettre de ne pas être en manque quand ils sont en plongée. Depuis ce matin, vous pouvez les utiliser de la même façon pour aller travailler sans fumer. Des cigarettes avant d'entrer au travail, des gommes dans la journée et retour aux cigarettes le soir.

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